« Le yoga est une pénétration, une découverte intérieure qui mène à l’intégration de l’être, des sens, de la respiration, de l’esprit, de l’intelligence, de la conscience du Soi .
C’est vraiment un voyage intérieur, une évolution à travers une involution, en direction de l’Âme, laquelle désire à son tour émerger et nous étreindre dans sa gloire . Il vous faut, comme guide, un bon enseignant, afin de ne pas blesser le corps, de ne pas étirer outre-mesure, déchirer ou compresser les fibres intérieures, les tendons, les ligaments, l’esprit et les émotions . C’est là une pratique de yoga inadéquate ou erronée . Je le sais : j’ai fait cette erreur . Lorsque le Yoga n'est orienté que vers l'extérieur, qu'il n'est que démonstration, et satisfaction personnelle, ce n'est pas du yoga du tout . Une telle attitude dégradera et déformera même le caractère avec lequel vous avez démarré . Quand, pendant un cours, vous regardez les autres élèves autour de vous et que l'orgueil s'élève, ou l'insécurité, sa contrepartie, reconnaissez ces perturbations pour ce qu'elles sont et renvoyez-les .
Il est certain que dans la vie, il y a beaucoup de plaisirs et de satisfactions à glaner . Patanjali a dit que l'accomplissemant correct du plaisir est un élément essentiel de la vie, mais aussi de la libération . Mais Patanjali nous a aussi prévenus qu'une mauvaise interaction avec la nature (ou les afflictions, ou Klesa, nous gouvernent encore ) peut entrainer notre confusion et notre autodestruction . La poursuite du plaisir dans les apparences — correspond tout simplement à une mauvaise façon d'aborder les choses . Rechercher le plaisir revient à rechercher la douleur dans une mesure égale . Lorsque l'apparence à plus d'importance à nos yeux que le contenu, nous pouvons être certain d'avoir pris la mauvaise piste .
Les accomplissements de l'intelligence ont donc également leurs pièges, qui sont mêmes plus malaisés à identifier que les leurres offerts par les sens . Nous ne sommes que trop prompts à admettre : « Oh, je ne peux jamais résister à du chocolat . » Mais combien d'entre-nous avoueraient qu'ils poignarderaient volontiers n'importe quel collègue dans le dos afin d’obtenir une promotion ? Nous fuyons cette connaissance de soi, car nous sentons intuitivement que, dans sa laideur, elle est proche de l’Âme elle-même.
Avec ou sans yoga, nous tombons pour la plupart — à notre maturité tout au moins — dans une routine docile, un comportement global par lequel nous tentons d’ « être aimables » et redoutons les conséquences possibles au cas où nous ne le serions pas . Ce n’est ni une solution ni une résolution, mais une sorte de cessez-le-feu vivable ou une bienséance à force de modération . Contrôler nos désirs est un continuel processus d’élagage, plutôt qu’une conversion foudroyante sur la route de Damas .
Yama et Niyama (le code de l’éthique) nous aident dans cette retenue raisonnée, jouant le rôle de pare-feu pour notre comportement. Asana est un agent purifiant, pranayama commence à tirer notre conscience (citta), hors des désirs et à l’orienter vers une conscience éveillée judicieuse (prajna) . Pratyahara est le stade auquel nous apprenons à inverser le courant qui s’écoule de l’esprit vers les sens, de sorte que l’esprit peut diriger ses énergies à l’intérieur . Dharana (la concentration) amène la pureté à l’intelligence (buddhi) , et dhyana (la méditation ) supprime les souillures de l’égo . La concentration apporte de la « pureté » à l’intelligence . » B.K.S Iyengar
La voix de la Paix Intérieure
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